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Départ Orly le 27 janvier 2017 à 14H45

Arrivée Marrakech… 17H15

 

Nous avons rendez-vous à 12h à Orly devant la porte d’embarquement.

Alors, nous retrouvons Bertrand et Hortense.

Thierry est lui accompagné de ses poulains : Tristan dit "ligament croisé". Thibaut dit "tendon d’achille", Guillaume comme meilleur espoir du groupe.

"j’donnerai-tout" lance Cyprien. Nous rejoignent Bruno et Cécile, Dame Isabelle…

Notre chef Olivier et la femme du chef qui a bonne mine : Valérie, accompagnés de leur fille ainée l’audacieuse Mathilde.

Le grand Vizir Rémy supervise son équipe. Cassandre aide au mieux.

Et il nous manque Dame Julie. Ah elle arrive !!! (enfiiiin :D )

12h45 nous avons tous enregistré

15 Minutes plus tard, nous déjeunons chez Paul.

14h… on prend la navette, l’avion a du retard. Après tout, qu'importe.

Nous nous retournons, tout le monde est là. 

 

Nous voici à l’heure. A Marrakech. La température au sol est de 17 degrés…

Deux navettes nous attendent pour nous conduire à l’hôtel et nos guerriers découvrent le ryad Menara Mogador, choisi par le Calife Bachir.

Dans le grand hall au décor marrakchi, les ouvertures vers les couloirs de l’établissement, sont en forme de BAB (porte)…

Deux musiciens présents dans le hall égrainent des notes de musiques avec de jolies Luth.

Nous posons nos affaires dans nos chambres spacieuses.

 

RDV est pris à 19 h15 dans le hall pour partir vers la place Jema el fnaa.

Haro sur le stand 55 sur la place… 

Closed…

Qu’importe se sera finalement le 36.

Nous savourerons un repas dans l’ambiance de la place : vendeurs de biscuits marocains qui circulent entre les stands, vendeuses à la sauvette avec des mouchoirs en papiers… des étals s’échappent les fumées des différentes cuisines préparées, des tajines qui cuisent sur des chariots, des cris, des passants, des locaux, des touristes… les singes, les peintures au henné…

Des étalages de fruits et d’épices… et des stands, et des stands qui jalonnent notre chemin.

Des odeurs et des couleurs qui se mêlent et s'entremêlent 

Le décor est planté. Nous sommes sous le charme,

Le dépaysement opére.

 

Nous dinerons de fruits de mer frits, petites soles, brochettes de viandes et de légumes, pains… eaux plates et gazeuses.

C’est délicieux

Le temps de négocier le prix (tout se négocie à Mk) et nous allons boire … le fameux khoudanjal (breuvage tonifiant... épicés... aphrodisiaque :D chaud le marathon chaud :D )

Retour à l’hotel

Une bonne nuit

 

Samedi 28 janvier

L’humeur est au tourisme en ce samedi matin, veille de marathon…

veille de quoi déjà ?

J’ai l’impression que nous avons tous déconnecté

On parle assez peu de la course

On se retrouve et nous partageons nos impressions de la veille.

Les groupes se forment en fonction de ce que les uns les autres veulent visiter.

Les fils de Thierry partent de leur coté.

Rémy part travailler à la clinique avec Bachir, il y restera toute la journée.

Beaucoup partent visiter les jardins Majorelle.

Jardin avec le mausolée d’Yves Saint Laurent.

Le groupe se divisera après la visite pour se rendre à la mamounia boire un café… voir faire une délicieuse sieste « pré marathonienne pour Bertrand… »

voir aller au souk…

voir retourner à l’Hôtel pour retrouver d’autres membres du groupe.

Dans la famille des GDE, je demande les londoniens… et voila !!! Yann et Elisabeth nous font l’immense sympathie de se déplacer pour nous accompagner pour 36 h…

Cassandre les retrouve à l’Hôtel à 14 h.

 

Nous avons un RDV guerriers à 17 h au café de France sur la place Jema el fnaa.

Nous voulons voir le coucher du soleil sur la koutoubia et partager un thé à la menthe traditionnel.

C’est dans la bonne humeur que nous nous retrouvons tous et partageons nos sorties diverses.

Certaines ont ainsi des avis très hauts en couleurs sur le jardin Majorelle et la symbolique des végétations si bien dressées entre le ciel et la terre… Ornées de quelques rondelles… 

Jardin d’Yves Saint Laurent :D

Et c’est dans cette rigolade, alors que nous trinquons à notre organisateur GO Rémy Alors que Mr CHAUCHAU fait son entrée…

Sympathique visite de notre champion, qui met la pression, puisque Dame Elisabeth a enfin trouvé un compagnon pour courir le semi

Elisabeth nous sommes de tout coeur avec toi :D

 

La soirée se poursuit avec une belle pasta party.

RDV dans le hall de l’hôtel à 20H15 pour ne pas rentrer trop tard et se coucher donc tôt

Ben oui

Nous avons un marathon le lendemain

On aurai presque oublié :D

Nous sommes reçus dans un très beau restaurant de tradition italienne.

Bachir nous rejoint et invite tout les GDE.

Yann et Rémy organise une remise de dossards dans les régles de l'art !!!

On rigole bien 

Dodo tôt

 

Lever 6h pour le petit déjeuner

 Riz et omelette…

7h30 : Nous partons vers la ligne de départ à 400 m 

8h top départ

une seule vague

ce sont 5000 coureurs

4327 hommes

725 femmes

9 guerriers

guerrières

 

 

Nous sommes tous ravis de notre course et fiers d’avoir parmi nous le premier Français : Guillaume Lecaillier talonné par son frère Cyprien précédé de peu de Nicolas Piponiot. Nous avons également première Dame française : Julie Taraud, suivi d’Isabelle

L'audacieuse Mathilde est allée avec Valérie dans un très beau restaurant marocain… En echange d’un article sur son blog : la Saga des Audacieux.

Marie, Celine et Hortense sont allées dans des outlets… marocains :)

On partage notre après midi entre piscine très fraîche qui nous permet de faire de la récupération en cryothérapie… et salade dans un petit restau à deux pas de l'hôtel... au soleil. 

Bonheur simple 

 

ben oui… 50 000 pas plus tard, nous ne comptons plus :D

c’est que l’on aime, beaucoup, passionnément et  a la folie :D

Certaines se feront masser : les Gazelles : Julie et Isabelle parce qu’elles le valent bien

Elles seront accompagnées de Yann et Elisabeth.

Il est déjà 18 h et nos amis Yann et Elisabeth doivent repartir :(

Nos faisons une remise de prix au salon 

Entre bip bip et coyote, speedy Gonzales… Gazelles :D et bob l’éponge tout y passe :D 

20h15 rdv est pris et une navette nous attend pour le restaurant Stylia

Magnifique palais du 17 ème accompagné d'Un repas délicieux

Légumes à la marocaines

Mouton

Pigeon

Et une pastilla à la fleur d’oranger

C'est pas qu'un chouïa délicieux dans cette casba :D

L'organisateur du marathon de Mk nous fait l’honneur de nous rejoindre ainsi que Bachir pour le dessert !

L'ambiance est à la décontraction et à émerveillement dans ces lieux rappelant l'imaginaire des mille et une nuits !

 

Lundi matin

on se lâche 

galette marocaine

viennoiserie…

tout y passe :D

Tutti piti dejeuner :D

matinée libre, certains iront au souk d’autres en balades et Rémy part travailler.

On se retourne à 15 H 15 dans le hall. Une navette nous attend et nous voilà en transfert déjà pour l’aéroport. 

Nous repartons à Paris.

 

Le cœur plein de souvenirs enrichis de tant d’amitiés 

 

 

-- 

Cassandre

Marrakech, le marathon !

Ecrit par Cassandre Durand Daviau

Notre deuxième participation à cette mythique course de nuit de 72 kms. L’année dernière j’avais dit « plus jamais », c’était sans compter la force persuasive de mon mari.

Nous voilà inscrits pour une deuxième édition. L’année dernière, j’avais détesté :

  • la logistique : un match de foot juste à coté du retrait des dossards, impossible de se garer, une attente démentielle pour retirer son dossard. Cette année pas de foot, on est parti plus tôt de Nice, on a retiré notre dossard en 5 mn.

  • des ravitaillements surpeuplés, des tentes dans lesquelles les coureurs s’étripaient pour tenter vainement de récupérer un morceau de fromage. Cette année on a zappé le 1er ravitaillement, et les tentes ont été remplacées par des ravitaillements plus grands à ciel ouvert… sauf que cette année il a fait -3 durant la nuit, mais bon on ne peut pas tout avoir 

  • la douche glacée à l’arrivée ! et oui pas d’eau chaude dans les douches des femmes. Cette année on a eu droit au même régime que les hommes, douches collectives, mais chaudes, un bonheur !

  • le retour en voiture après avoir passé une nuit à courir dans le froid. Cette année on eu l’intelligence de faire la moitié du trajet en train jusqu’à Aix en Provence.

  • L’attente avant le départ de la course est très très longue. Une navette nous dépose à Saint Etienne dans un grand gymnase, cette année nous y étions à 19 heures et la course commence à minuit. Mais bon, comme l’année dernière, nous sommes tout un groupe à faire la course (cette année, les 2 Olivier, Pierre, Sophie et sa famille, Cassandre, Laurent, Rémy, Sébastien, Bruno, Brice et moi) et finalement on passe un bon moment à discuter et le temps passe vite.

  • Je vais continuer sur le positif. La course s’est très bien passée, malgré des douleurs abdominales horribles liées je pense aux conditions météo. Jamais je n’ai eu aussi froid durant une course, -3 degré, sans doute encore moins à certains endroits. Je pense que ça a perturbé mon appareil digestif. Une nouvelle fois j’ai donc fait une course en mangeant très peu et en buvant le minimum (j’ai quand même rajouté de l’isosthar dans l’eau, ce qui compense un peu le fait de ne pas manger assez), ça commence à devenir une très mauvaise habitude. Au bout d’un moment j’ai décidé que je ne pouvais plus passer plus de temps à m’arrêter qu’à courir, il a donc fallu choisir entre s’alimenter suffisament et courir  J’ai eu de la chance, ça s’est bien passé.

  • Les organisateurs ont rajouté deux magnifiques côtes, pendant quelques secondes j’ai cru revivre la CCC ! au 34ème kilomètre et au 44ème, ça a fait grincer des dents beaucoup de coureurs.

  • Le terrain était extrêmement glissant, verglacé par endroit, très boueux à d’autres. On a assisté tout au long de la course à quelques belles chutes. Heureusement sans gravité pour celles que j’ai vues.

  • Je ne vais pas raconter toute la course (en plus j’ai aucun sens de l’orientation, je serai capable de tout mettre à l’envers !). Il y a beaucoup de bitume (60 % environ), difficile de choisir les bonnes chaussures. Mais cette année ceux qui ont choisi l’option « chaussures de trails » ont été les grands gagnants je pense, les autres ont passé leur temps à glisser par manque d’accroche sur un terrain rendu particulièrement difficile par les conditions météo.

  • Les paysages traversés sont magnifiques. Tout au long de la course, les gens sont dehors, même à 3 heures du matin !!, pour encourager, jouer de musique, taper dans les mains, c’est incroyable l’ambiance de cette course ! Les bénévoles sont admirables, dehors toute la nuit, statiques avec ce froid glacial, franchement il vaut mieux courir !!

  • Je voudrais aussi parler du plaisir de faire la course à 2. En temps normal ça ne me dérange pas trop de courir toute seule. Mais la nuit tout est plus compliqué. Une petite baisse de moral et on peut vite décider d’arrêter si on est seul. J’ai la chance de courir avec Brice, mon mari. Normalement il est un peu plus rapide que moi, mais sur des courses longues et nocturnes, les choses sont un peu différentes. Avec Brice on a chacun nos points forts et nos points faibles et finalement on est assez complémentaires. Physiquement il est beaucoup plus solide que moi, c’est très rare qu’il ait mal quelque part,  mais mentalement je suis plus résistante, aucun bobos ne peut m’arrêter, on arrive donc à se soutenir mutuellement quand il y en a un qui flanche, l’autre est là pour lui redonner le moral. On a donc passé la nuit à courir ensemble en essayant de ne pas se perdre de vue, ce qui n’est pas facile au milieu de 7000 coureurs. Le début de la course a été compliqué pour moi, c’est difficile de partir pour 72 kilomètres quand on est malade dès le 10ème, mais finalement le fait de ne plus manger a été salutaire, et je me suis sentie bien après. Brice a connu un moment difficile au milieu de la course, les éléments ont été en plus contre lui, il a cassé la fermeture de son sac au ravito du 40ème, 10 mn passées à essayer de le réparer sans succès et à essayer ensuite de tout ranger différemment (heureusement qu’on n’était pas sur la CCC avec tout le matos obligatoire, là c’était l’abandon assuré !!), on était transis de froid, je crois n’avoir jamais eu aussi froid de ma vie ! Il nous a fallu du temps pour repartir au rythme d’avant après ce petit incident.

  • Le lever du soleil est toujours aussi magique sur cette course. En revanche les 10 derniers kilomètres sont longs, tellement longs, il y a cette interminable côte à grimper, suivie de toute une série de petites bosses, on a l’impression qu’on ne va jamais arriver, et tout à coup, le pont et la halle Tony Garnier, et la foule qui applaudit…

  • 10h41 de course contre 11h15 l’année passée. C’est une course qu’on ne fait pas pour le chrono, mais on est content quand même 

  • Bon, je crois que je suis prête pour une inscription en 2017, l’année prochaine on sera sans doute 3, avec notre fils s’il n’a pas d’examen comme cette année, pour fêter avec un peu d’avance son 20ème anniversaire !

  • Parce qu’il y a un peu de magie dans cette Saintelyon quand même !

Christine Dehaynin

SaintéLyon

Scafell Pike Marathon (GB) ce n’est pas le Mont Blanc.

Située dans le district des lacs au nord de l’Angleterre, Scafell Pike est le point culminant de l’Angleterre avec  978 mètres. Une région très appréciée par les britanniques pour leurs vacances qui regroupent au pied de cette « montagne » un nombre impressionnant de lacs.

C’est le cadre très bucolique de ce trail de 44kms (oui je sais les distances en Angleterre sont toujours aléatoires) et 1800 D+. Quelques 300 coureurs se sont rendus à 3 kms de la ville de Keswick où sera jugée l’arrivée. Pas de navettes mais tout le monde part à pied. Pas d’arche de départ, un court briefing le long du lac et une barrière (type Barkley) pour vérifier que la puce est bien connectée. Puis un décompte et on part.

8 premiers kilomètres le long du lac par le chemin de randonnée parsemée de racines qui font quelques victimes. Puis nous entamons la première ascension de 400 D+ par un chemin pavé assez irrégulièrement. Une belle petite descente en single track un peu technique pour se rendre vers le fond de la vallée pour le ravito du 13ème (qui sera aussi celui du 29ème). Et on attaque la montée vers le pic. Le vent est très présent (on nous a annoncé plus de 60 km/h de face dans la montée) ainsi que les nuages qui couvrent le pic situé au semi-marathon.

Dans cette course pas de balisage sur la dernière montée mais on doit suivre les cairns avec une succession de pierriers type final de la montée de la 6000D. S’en suit un peu de jardinage dans la montée et dans la descente pour pas mal de monde ! Arrivée en haut on ne tarde pas à cause du vent et de la couverture nuageuse pour plonger dans la descente.

Le vent nous pousse dans la descente et les chutes se succèdent dans cette descente rendue très technique par l’humidité, les pierriers et le vent.

Nous rejoignons le 29ème puis nous bifurquons pour traverser de charmants villages typiquement britanniques avec leurs jolis cottages et leurs pubs dont les locaux nous encouragent avec moult messages positifs. On pourrait presque se croire être le leader tant ils y mettent de l’envie et de la passion. Un peu comme à New York d’ailleurs.

Au 34ème surgit une jolie bosse de 500 D+ dont on m’avait averti mais cela n’empêche pas les coureurs de souffrir surtout à ce moment de la course. Pour en avoir discuté avec le vainqueur après, il a gagné sa course dans cette bosse mais il m’a dit avoir pioché durement pour se séparer de ses deux concurrents.

C’est ensuite un joli balcon au-dessus du lac qui nous ramène vers Keswick. Single track très bucolique mais très technique au milieu des fougères et des racines un peu traitresses. Arrivée le long du lac par un chemin qui serpente entre lac et colline.

Une belle épreuve qui permettra aux coureurs et à leurs familles de découvrir une région méconnue des non britanniques. Cela peut-être une semaine de vacances en famille ponctuée par ce Scafell Pike marathon.

Yann Richard

Scafell Pike Marathon

Magnifique course de 101 kms, 6000 mètres de dénivelé, qui démarre en Italie, passe par la Suisse et finit en France. Pour Brice et moi elle s'est arrêtée à 72 kms, 4000 mètres de dénivelé.

 

Petit récit d'une course "un tantinet" cauchemardesque.

Il faisait déjà très chaud ce samedi de fin août quand nous sommes partis à 9:00 du matin. Je supporte bien le froid (j'aime l'hiver, la montagne, la neige...), la pluie aussi, on a parfois couru sous la neige, mais la chaleur, il n'y a rien à faire, je n'y arrive pas. C'est donc avec beaucoup d'appréhension que je me suis retrouvée sur la ligne de départ.

 

Départ CCC Courmayeur

Ma deuxième appréhension c'était la fatigue, j'ai déjà couru la nuit, mais toutes les courses que j'ai faites de nuit démarraient à 22 heures ou à minuit, pas à 9 heures du matin. Enchainer sur la nuit après une journée à courir dans la chaleur ne me paraissait à première vue pas très simple à gérer.

Après une courte traversée du très joli village de Courmayeur, on attaque directement par l'ascension de la tête de la Tronche, 1400 mètres. Il fait déjà très chaud, mais tout va bien. Brice est parti devant, je suis Alexis, mais je fais de fréquentes pauses pour boire, et je le perds de vue. Il y a beaucoup de monde. A ce moment on avance tous sans trop de problème.

Les paysages sont magnifiques, grandioses, mais une fois sortie de la forêt, il n'y a plus aucun arbre, aucun nuage dans le ciel pour se protéger de cet implacable soleil.

Parcours d'approche vers la montée de la Tête de la Tronche

Au sommet, la descente est roulante vers le 1er ravitaillement, le refuge Bertone. je suis contente d'arriver, je sais qu'ensuite on a 12 kms de plat, descentes et légères montées avant d'attaquer l'ascension du grand col Ferret, au pire moment de la journée vers 14:00.

 

Je ne m'attarde pas au refuge, je veux rattraper Brice et Alexis pour ne pas courir toute seule. Je prends juste le temps d'avaler des kilos d'oranges (la pauvre dame a à peine le temps de les couper que tel un goret je les ai déjà englouties :-)), je fais le plein d'eau, et j'attaque le grand col Ferret. Le mot "attaquer" est bien exagéré, en fait je vais subir cette montée, du début à la fin, je vais en baver, j'ai soif, tellement soif, et j'ai chaud. J'ai fait le choix désastreux de courir avec un bandeau et des lunettes de soleil, mais sans casquette, du coup impossible de remplir la casquette d'eau et de me la vider sur la tête, je dois me contenter de m'asperger comme je peux quand je croise des ruisseaux.

 

On en est à 27 kms de course, et jamais je n'ai vu autant de coureurs arrêtés sur le côté, essayant de reprendre un peu de force.

Cette ascension va être un véritable chemin de croix et il en reste 4 derrière. J'essaie de positiver, j'écoute de la musique, mais j'ai déjà du mal.

Enfin le sommet, et une longue descente va suivre jusqu'au refuge de la Fouly. Beaucoup de coureurs marchent alors qu'on peut courir et ça m'énerve. J'ai récupéré un peu d'énergie, je veux donc arriver le plus vite possible au prochain ravitaillement pour gagner quelques kilomètres faciles. "Musculairement parlant" je n'ai aucun problème et je peux descendre en courant.

 

Arrivée au ravitaillement de la Fouly (42ème kilomètre), je commence à avoir très froid. Il doit faire 25 degrés. Un enfant arrose les coureurs pour les rafraichir, je n'ai aucun moyen d'éviter le jet d'eau, je suis glacée. J'ai quand même suffisamment de lucidité pour me rendre compte que je ne suis vraiment pas en forme. J'essaie de trouver une place dans une tente bondée. Je tremble de froid et je décide de ne pas rester, quelle erreur ! J'ai de l'avance sur la barrière horaire, je n'étais pas pressée.

D'autant que à ce moment là je reçois un SMS de brice "on repart de la Fouly" !! je suis dégoutée, je les ai loupés à 1 mn. Ils ont dû partir de la tente quand je suis rentrée.

En sortant, je fais un malaise, j'entends quelqu'un me dire "je travaille au café d'à côté je vais vous faire un thé, ça va vous réchauffer". Cette jeune femme est tellement gentille, le thé est brulant, et au bout de 15 mn je commence à reprendre un peu de force.

Ce thé m'a fait un bien fou, et je repars pour la montée vers Champex. Je me cale derrière un groupe, je monte sans me poser de questions en suivant la foulée de la fille devant moi. Je ne peux ni manger ni boire, tout me dégoute. Je sais que si je n'arrive pas à m'alimenter, je ne vais pas pouvoir continuer très longtemps.

J'arrive enfin à Champex, et là, miracle je retrouve Alexis et Brice sous la tente. Le miracle est de courte durée, Alexis annonce qu'il arrête et Brice est littéralement au bout du rouleau ! Nous formons une bien belle équipe :-)

Le temps d'attraper de quoi manger, une compote, de quoi boire, du coca, et on repart avec Brice. Je me sens de plus en plus mal... et je vomis ce que je viens de manger au bout de 10 mn. Moi aussi je suis au bout du rouleau ! Je ne peux plus manger, ni boire.

Un jeune très sympa essaie de me remonter le moral, il me dit qu'il a vécu la même chose lors de la TDS la veille (117 kms !!), qu'il a réussi à surmonter en se reposant et en buvant du coca, il m'encourage, me dit que je vais réussir à finir !

C'est incroyable tous les gens gentils que j'ai pu croiser durant cette course !

 

La montée vers la Giète sera ma Berezina à moi, la neige en moins, la chaleur en plus. Parce qu'il continue à faire très chaud, même la nuit ! Cette ascension est interminable, je n'ai plus de force. Seuls les japonais se couvrent, je ne sais pas pourquoi, mais c'est à peu près la seule chose qui arrive à me faire sourire. On trouve toutes les nations dans cette course, mais seuls les japonais ont passé la nuit couvert comme des oignons !! Quand on n'en peut plus, on s'amuse comme on peut avec des petits détails...

J'ai l'impression de m'arrêter tous les 100 mètres, je vois au loin les petites lumières qui m'indiquent que l'ascension est très loin d'être terminée.

On arrive quand même au sommet et on redescend vers Trient.

La course s'arrêtera là pour nous, on n'a pas réussi à récupérer et la perspective des 2000 mètres de dénivelé et des 6 heures de course restants, a eu raison de toute notre bonne volonté.

C'est dur de rendre son dossard alors qu'on est dans les temps, j'avais tellement peur de le regretter très vite ensuite. mais j'étais vraiment au bout du bout, je ne me voyais pas grimper grimper et encore grimper, sans manger, sans boire.

Sur le coup j'ai dit bien sur le classique "plus jamais ça, c'est la dernière fois"

2 jours après, je me dis que je ne peux pas rester sur un échec, que je retenterai ma chance l'année prochaine, sur cette course ou sur une autre.

On était nombreux à Chamonix, on a retrouvé des amis, des Guerriers de l'Endurance, et je voudrais féliciter chaleureusement Julie et Isabelle qui sont venues à bout de la TDS (117 kms), Antoine, qui a terminé l'OCC (55 kms), Olivier qui a terminé la CCC (101 kms), et le meilleur pour la fin,Thierry qui a surmonté un orage à 23:00 durant sa 2ème nuit dehors pour venir à bout des 170 kms de l'UTMB (4ème V3, à 10 mn du podium). Les photos qu'a pris Brice durant la course sont magnifiques, mais celle là est la plus belle, le sourire au bout de 41 heures de course, quelle classe !

 

Il y a quand même beaucoup de choses que j'ai appréciées durant cette course, et notamment la solidarité entre coureurs, dès que quelqu'un s'arrêtait sur le côté, tout le monde le réconfortait et prenait de ses nouvelles. La gentillesse des bénévoles, et aussi celle des gens sur le côté de la course.

Je pense que j'étais relativement bien préparée, sauf pour la chaleur. Après coup bien sur je me dis que j'aurais dû, que j'aurais pu repartir, mais c'est tellement facile, une fois que c'est terminé. Je n'ai toutefois pas trop de regret. Je vais tirer des leçons de mes erreurs (elles ont été nombreuses) et je reviendrai :-)

Christine Dehaynin

Chamonix

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